Retour d’utilisation sur l’AF101.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi, j’ai donc eu la chance de partir à Osaka quelques jours pour tester la camera AG-AF101 de Panasonic.
Pour moi l’AF101 est une belle réaction à la déferlante des photocam, réflex vidéo et autres DSLR (appelez ça comme vous voulez). Encore une fois c’est Panasonic qui innove et qui prend tout le monde de court en proposant la première caméra professionnelle abordable à grand capteur. Tout le monde attend Canon depuis plus d’un an sur ce terrain, Sony vient de présenter sa F3 qui semble prometteuse mais positionnée nettement plus chère. J’espère pouvoir vousen reparler prochainement.

Ergonomie générale
Utilisateur de ces nouveaux outils de tournage depuis l’arrivé du Canon 5D MkII, j’en tire comme la plupart d’entre vous la conclusion que c’est bien beau d’avoir un appareil photo qui produit de si belles images vidéo HD mais que l’ergonomie générale pour l’opérateur reste mystérieuse voir totalement impraticable sans un maximum d’accessoires ! Alors oui, soyons honnêtes, ça nous plaît à tous de jouer au mécano et de rajouter des accessoires tous plus exotiques les uns que les autres pour rendre ces boitiers un peu plus fonctionnels. Crosse d’épaule, matte box, follow focus, moniteurs, enregistreur audio externe, tous ces bricolages finissent par nous faire porter des outils qui ressemblent plus à un sapin de noël parcouru de guirlandes électriques qu’à une caméra. Parce que oui pour le moment on a rien fait de mieux pour filmer qu’une caméra. Et si on regarde l’évolution depuis les premières caméras cinéma on en revient toujours aux mêmes besoins en terme d’ergonomie. Alors oui il y a le côté concours de zizi à savoir celui qui a le plus gros, et, le « gear » le plus impressionnant, le montage valorisant qui fera de lui un nouveau Robocop, Batman ou inspecteur gadget. Tout ça nous excite mais quand même, c’est pas une finalité non ?
Je suis parti de mon côté avec une épaulière RedRock Micro complète pour voir ce que ça pouvait faire … et ben, c’est lourd, encombrant et au final je n’ai gardé que la fameuse poignée 2 tiges le tout monté sur un monopode et hop ! De toute façon, vu le rythme effreiné de cette journée de tests et qu’il n’y avait au final que 2 pieds à se partager à 6 …

Au final, l’AF 101 c’est un peu comme si on avait pris un de nos boitiers Photocam, qu’on lui avait greffé un viseur, des grosses prises XLR pour le son, une poignée, un écran LCD orientable, un support pour fixer un micro canon et positionné des boutons pour rendre le tout le plus fonctionnel possible.
Alors oui comme on l’a déjà évoqué ici c’est pas le look le plus sexy de la terre. Mais c’est assez logique qu’on se retrouve avec ce type de design compte tenu des critères choisis pour la conception de cette Caméra. Au final je préfère la fonctionnalité au look de l’outil pas vous ?

Revenons à ce qui nous intéresse, je vous l’ai déjà dit j’ai pris mon pied avec l’AF101, la caméra est bien née, c’est un produit abouti, bien pensé et au final le positionnement est pertinent. Certains râlent déjà sur le prix de l’objet, mais pour moi c’est cohérent, le boitier devrait sortir dans les 4000ht en prix de vente réel ce qui est finalement pas si cher quand on le compare à une camera comme l’EX1 par exemple ou à un 5D mkII un minimum équipé.
L’audio
Les entrées XLR sont un vrai plus sur cette camera en comparaison avec les boitiers DSLR, plus besoin de partir avec un recorder audio numérique autonome, Les ingénieurs de Panasonic nous ont bossé sur la partie audio, sur la qualité des préamplis par exemple. Un truc tout bête mais retrouver un bon vieux potentiomètre pour régler son niveau audio reste un plus évident sans parler de la fameuse prise casque absente de tous les photocams du marché. L ‘autre point essentiel sur cette partie audio c’est que l’AF101 permet d’enregistrer le son en PCM linéaire 48khz sans compression. Laissant le choix de l’AC3 pour ceux qui auraient besoin de faire l’économie d’une bonne prise de son 😉 et ce en plus des 24 mb/s du codec image à priori. 
Codec et SDI
La sortie SDI est aussi un truc super important, et je vais revenir sur cette histoire de codec.
Comme l’a dit Barry Green lors d’une de nos cessions de travail avec les ingénieurs la problématique est que dans la tête de la plupart d’entre nous on mesure la qualité d’un codec via son « bitrate » les fameux mégabits par seconde. Le codec AVC HD est un codec d’une génération plus récente que le Mpeg 2 par exemple utilisé dans les EX1 / EX3. Alors oui c’est pas non plus une merveille mais au final c’est certainement plus de 4 :2 :0 qui me chagrine que le H264 AVC HD en lui même. Donc oui cette fameuse prise SDI fait partie des choses qu’on réclame sur les Photocam pour pouvoir enregistrer dans un meilleur codec mais aussi pouvoir faire un monitoring de qualité.
Certains diffuseurs prestigieux par exemple la BBC exige des image tournées avec un codec à 50mb/s, c’est assez succinct comme critère qualitatif je trouve mais c’est pour vous dire que cette seule valeur ne fait pas réellement la qualité du codec. Quand on sait que ARTE refuse carrément l’usage de codec long gop qui sont considérés comme à peine acceptable dans un film au même titre que les images d’archive et ne doivent pas en représenter plus de 30% de la durée totale. Néanmoins je comprend qu’on puisse avoir besoin de mieux pour la postproduction avancée.
Filippo Chiesa a fait pour sa part des tests comparatifs avec le Nano Flash de convergent design à 100mb/s en Mpeg2 iFrame. Je pense qu’il ne tardera pas à présenter ses tests mais au moment ou j’écris ces lignes, c’est à dire dans l’avion du retour je ne suis pas sur qu’il ait pu le faire). De mon côté j’ai fait 2 ou 3 plans doublés avec le HPG20 en AVC Intra (10 bits 4 :2 :2 100mb/sec.
Je ne m’avance pas trop mais je pense qu’à part dans une utilisation spécifique ou on a besoin d’un codec plus costaud que ce soit pour la fiction ou les effets spéciaux par exemple, pour le reste, le mode PH AVC HD est vraiment convaincant. Nous avons tous présenté nos images sur un écran de 6m de base en projection et on ne peut pas dire que la compression nous ait gêné, ni nous, ni les ingénieurs de Panasonic. Néanmoins je pense qu’on a tout intérêt à prendre un recorder externe à partir du moment ou on aura besoin de triturer les images lors d’un étalonnage poussé par exemple.

Ergonomie générale
J’ai passé 2 jours en tout en compagnie de l’AF101 et la séparation a été difficile, je voulais plus la rendre !
J’ai apprécié sa compacité de la camera, cette forme de cube la rend très maniable et je pense que les accessoiristes vont se régaler.
Après avoir fait mumuse avec mon mécano RedRock Micro j’ai finalement choisi un assemblage qui m’a permit de la prendre un peu à la façon d’un moyen format photo. C’est ce que j’aime par exemple avec les Sony EX1 & EX3 à défaut d’épaulière et étant trop lourde si on lui adjoint les services d’un joli cailloux l’AF101 bien qu’utilisable telle qu’elle pourra quand même être accessoirisée à loisir. Le fait d’avoir fait en sorte que les 2 poignées celle du dessus et celle du côté soient amovible va permettre de la rendre encore plus cubique pour la customiser.

Visée et Affichage
La qualité de l’écran LCD est nettement à la hauteur, pas ou très peu d’angle de vision, l’affichage est précis on peut paramétrer comme on le souhaite les informations qui s’affichent en surimpression sur l’image. Le mode Oscillo est bien présent ce qui est bien pratique, Barry a souligné le fait qu’il faudrait qu’il puisse remplir tout l’écran au choix, bonne idée je trouve.
Le viseur bien que précis est un peu moins convaincant. Il reste efficace mais manque un peu de grossissement. La vitre de protection affleurant a l’oeilleton en caoutchouc est gênante pour les porteurs de lunettes comme Vincenç qui l’a justement fait remarquer. Nous étions tous unanimes sur le fait que le positionnement de ce viseur façon camescope de belle-mère n’était pas génial, pourquoi pas un viseur modulable qu’on puisse bouger à loisir comme sur les grosses cameras genre RED One ou ARRI Alexa ? Ce sont des petits détails qui n’empêchent pas de prendre du plaisir à l’utilisation de l’AF101.

Optiques
Pour nous tous ça a été le grand panard, quel régal de pouvoir changer d’optiques sur un petit camescope de la sorte, quel régal de ne pas avoir besoin de sortir ses filtres quand on a besoin d’aller vite pour avoir le choix de travailler avec une profondeur de champ très courte si on en a envie même en pleine lumière. Les 4 filtres ND rotatifs en voilà un truc qui est quand même super pratique. Côté optique justement j’avais amené ma collection mon vieux pentax Asahi 50mm f :1,4 . Mon pote Richard m’avait prêté un 45mm macro Leica f :2,8 micro 4/3 ainsi qu’un Leica R 19mm f :2,8.
Nous avions à disposition 2 séries Zeiss CP2 en monture micro 4/3, des zoom Olympus 4/3 14/35mm à ouverture constante f :2 qui est sans aucun doute une des plus belle optique que j’ai croisé ces derniers temps et qui permet via l’adaptateur de piloter le moteur de point et de diaph depuis le boitier de la camera. Mécaniquement la monture micro 4/3 doit supporter le poid d’une optique qui peut peser jusqu’à 1kg, après il faudra passer par des tiges et un support. Ce qui m’a frappé c’est que les optiques Lumix Panasonic destinés a la gamme G sont super efficaces car ils ont tous été « corrigés » par le traitement interne de la caméra hérité sans nul doute de la gamme pro et du fameux circuit « CAC » qui effectue un boulot superbe correction du vignetage, des aberrations chromatiques etc.. Ainsi le 14/140 qui fait pas forcément rêver à cause de son ouverture glissante f :4/5,8 tout en étant une optique de bonne qualité a passé plus de temps que je ne l’aurais imaginé greffé sur la camera. Ya pas de doutes l’électronique du boitier communique avec les optiques et ça fait du bon boulot tout ça. Le résultat est tellement bluffant que je me suis pris au jeu de tourner plus avec les optique Lumix qu’avec les Prime Zeiss, il faut dire que c’est aussi la gestion de l’autofocus qui vu le speed du tournage m’a apporté un peu de confort. Pour vous donner un exemple les plans tournés dans la pièce de la cérémonie du thé ont été shootés avec les CP2 le 50 et le 28mm excepté le timelapse qui est tourné avec le 14mm Lumix f :2,8. La plupart du reste a été tourné avec les 14/140 le 7/14, le fameux Olympus 14/35 f :2 qui est une tuerie mais qui coute quand même 2000 euros et même le petit nouveau 14mm pancake f :2,5 ce qui donne un look assez rigolo … grosse camera mais petit cailloux, ça va pas plaire à tout le monde, c’est pas super valorisant mais qu’est ce que ça marche bien !
Bébé Varicam
Le truc énorme est que cette caméra c’est la possibilité de faire des ralentis. La AF101 mériterai de porter le label Varicam tellement c’est un régal. On peut tourner jusqu’à 1080p60 ce qui permet de faire de jolies choses quand on relit ça à 24i/s. C’est une vraie nouveauté pour une caméra de de prix de proposer une telle fonction.
Basse lumière :
C’est tout simplement ce que Panasonic à sorti de mieux depuis longtemps, à part le très haut de gamme HPX 2100 / 2700 / 3000 / 3700 et la HPX 371 les petites cameras AVC Cam ou P2 ne sont pas des références en la matière, ça bruite habituellement assez vite et le bruit n’est pas très beau.
Ici même si le post-traitement interne reste visible c’est vraiment très bon et les 1600 iso sont vraiment utilisables. Je mets en garde le visionnage des images sur un écran d’ordinateur qui est souvent peu flatteur. Mais dans la salle de projection à Osaka c’était très bon y compris sur le BTLH 2550.
A revoir
Parlons un peu des détails qui sont moins positifs, je précise que ces critiques ont été dites aux concepteurs de la caméra qu’ils en ont pris note pour une prochaine évolution. Le truc qui m’a agacé c’est la position du bouton d’enregistrement. L’un est proche de la base du viseur, l’autre est au dessus de la poignée. Il nous a tous manqué un petit bouton rec à la base de la monture optique. J’ai tellement insisté là dessus qu’ils ont décidé de marquer Pampuri sur la touche, (je plaisante bien entendu) Malheureusement c’est trop tard le boitier est à mon avis déjà en fabrication et les derniers ajustements seront uniquement logiciels.
Panasonic nous a assuré que les caméras que nous avions à disposition étaient finalisés à 95%. L’assistance à la mise au point permettant d’afficher un contour rouge autour des zones nettes n’est pas toujours super efficace dans certaines conditions de basse lumière.

Dans les suggestions qui ont été faites pour le futur nous avons évoqué un meilleur enregistreur bien sur avec un bitrate plus élevé pour rassurer les gros diffuseurs comme la BBC. Un double enregistreur P2 / AVC intra + SD / AVC HD a été évoqué. Le prix des P2 peut paraître rebutant mais pour ceux qui cherchent la très haute qualité d’enregistrement. Laisser le choix à l’utilisateur me semble en tout les cas une très bonne idée. On pourrait utiliser par exemple les SDCard pour le doc et le reportage et le P2 pour la fiction etc. Pourquoi pas pour une version plus haut de gamme ? Une AF201 par exemple ?
Conclusions provisoire sur le modèle de présérie
Plusieurs d’entre vous me questionne sur le cadre d’exploitation d’une telle caméra, au final, je la trouve très polyvalente cette caméra. Mis à part pour certaines application ou certains d’entre vous vont regretter un zoom motorisé avec une poignée on peut tout envisager. Documentaire, reportage, fiction, pub, clip, captation de concerts etc.
Comme la DVX 100 etait devenue la reine du court métrage pendant un temps, la HVX 200 aussi je pense que l’AF101 va faire un malheur dans ce domaine.
En conclusion la AG-AF101 est une caméra qui va sans aucun doute avoir un réel succès auprès de nombreux utilisateurs, elle va venir concurrencer les DSLR mais aussi permettre à ceux qui ne voulaient pas entendre parler du fait de tourner avec un appareil photo de passer le pas du grand capteur et leur permettre d’accéder à une image plus cinématographique. Les jeunes cinéastes vont se ruer dessus, c’est à mon avis ceux qui comme moi attendent la Scarlett qui vont certainement aussi casser leur tirelire pour l’AF101. Au final elle a tout ce dont on rêve à part peut être cette histoire de codec mais qui pour l’instant ne m’a pas gêné.
Une expérience extraordinaire
Je suis tout simplement sur un petit nuage non seulement la petite équipe s’est vite trouvée et nous avons passé un séjour agréable. Nous avions 2 stars avec nous Philippe Bloom et Barry Green qui sont à eux deux les 2 plus gros animateurs communautaire du web concernant ce sujet.
Filippo Chiesa, Vincenç Acensio et moi même avons rapidement tissé une belle complicité, c’est sans doute nos racines « latines » qui nous ont réunis et je pense qu’on sera amenés à faire d’autres choses dans le futur. Philip Bloom et Barry Green sont de grands professionnels, passionnés et j’ai aussi apprécié de les rencontrer « en vrai ».
C’est je pense un signe fort pour les utilisateurs que nous sommes que Panasonic se mette à faire ce genre d’opération, c’est une première qui mérite d’être saluée.
Qu’une société aussi importante qui fait partie des 5 plus gros constructeurs de matériel électronique au monde s’intéresse de si près à ses utilisateurs via nos petits blogs, à nos envies à nos suggestions pour l’évolution du matériel est à mon avis une preuve de respect pour tous ceux qui travaillent avec leurs produits, je suppose que ça se fait ailleurs, mais avoir été au coeur de cette aventure restera gravé dans ma mémoire, encore une fois merci à eux, et merci à vous de vous intéresser à tout ça.
Certains pourront forcément se dire qu’on ne peut pas être objectif en se faisant inviter à passer 4 jours aux frais de la princesse à l’autre bout du monde pour faire mumuse avec une caméra encore à l’état de prototype. Détrompez vous, aucun d’entre nous n’a fait de concessions sur ce que nous avions à dire et ils ont tout écouté, tout noté, y compris quand nous n’avons pas été tendres ou que nous étions partis loin dans les délires de suggestion de perfectionnement du produits. Ingénieurs, commerciaux, responsable du design, développeur software, ils étaient tous avides de critiques, et c’est pour cela que je leur tire mon chapeau. Mais aussi pour la qualité de l’accueil.
Petite anecdote marquante, le « Papa » de l’AF 101 était avec nous hier soir pour cette dernière soirée touchante ou nous avons célébré dignement la fin de ce voyage, cet ingénieur, en pleine discussion nous a remercié de le chambouler et de lui donner des nouvelles pistes de réflexion, à tel point qu’à 1h du matin il nous confiait qu’il était déjà absorbé par la conception d’une nouvelle caméra « dans sa tête » alors que nous étions plus préoccupés par comprendre le mode d’emploi des machines de karaoké, et plutôt à discuter de savoir si on préférait le saké chaud ou froid 😉 …

J’ai rencontré une équipe étonnante, des gens généreux et passionnés. Ces personnes issues d’une culture si différente de la nôtre basée sur le respect des traditions et qui mise tout sur l’innovation m’ont touché au plus profond. Comment ne pas s’émouvoir quand le grand patron du broadcast de Panasonic monde nous prie de l’excuser de nous prendre autant de temps sur nos emplois du temps professionnels. Bref j’ai aimé cette démarche, j’ai aimé ces gens et je ne me lasse pas de vous en faire part ici car je pense que c’est rare et précieux ce que je viens de vivre.
Mes plus sincères remerciements donc à :
Mes compagnons de l’image, Philip Bloom, Barry Green, Filippo Chiesa, Vincenç Asensio, Alexander Mayer.
L’équipe de Panasonic Broadcast France André Métérian, Guilhem Krier & Luc Barra responsable de l’AF101 pour Pansonic Europe
Spéciale dédicace à Laurent Roussel, Romain Chollet, Christophe Descloux, Nicolas Guinebretiere …
Carmen Mendoza de Panasonic Europe initiatrice de ce projet (big up néné !)
Richard Studient de Photo Lyon Numérique, qui me suit dans tous mes délires depuis le début.
Remerciements spéciaux à toute l’équipe Japonaise de Panasonic :
Tadao Shimozuru
Tetsuo Onishi
Hideo (Harry) Yonenaga
Kunihiko Miyagi
Yamada Suenori
Koji Hirano
Neil (Noriaki) Ugo
Kanji Yoshioka
Shoichi Fuse
Paul Boyland
Pardon si j’en ai oublié.