Panasonic GH3, retour d’utilisation sur un documentaire …

Comme vous l’avez peut être compris je suis un peu en pause de blog ces temps ci. Mon emploi du temps professionnel me laisse peu de temps pour écrire ce que je voudrais. Ceux qui s’intéressent à mon travail, et collaborent avec les Machineurs ou encore TRACTOfilm savent que ça fuze un peu dans tout les sens et donc je manque de temps pour vous causer de caméras ici.

Non pas que je dénigre ce que je fais ici sur mon blog, mais il faut vraiment  que je reste concentré car la période est chronophage.

gregoryvasseur

Je laisse parfois la parole ou plutôt le clavier à des gens qui me sollicitent. J’ai échangé avec Gregory Vasseur de chez Madeleine productions qui m’a fait un retour d’utilisation sur son dernier tournage de documentaire en companie du GH3. Grégory a utilisé le GH3 pour un film réalisé pour la fondation Abbé Pierre. Suite au visionage de ce film j’ai demandé à Grégory de me faire un petit compte rendu sur l’utilisation du GH3 dans ce cadre. Le film autant par sa forme que par le message qu’il fait passer, vaut aussi un petit coup de pouce et je compte sur vous pour l’encourager comme il le mérite.

Voici le compte rendu de Grégory :

Le GH3 est parfaitement adapté à une utilisation documentaire, à condition de tourner en fonction des limites du boitier : 

– Eviter au maximum les panoramiques (très légères saccades même au 1/50e, mouvements encore imparfaits), – Choisir des optiques fixes (Voigtländer, SRL Magic, Canon FD, Nikkor…) pour optimiser le rendu « cinéma » de l’image.

– Prendre le temps de composer l’image un minimum (le GH3 n’est pas fait pour le reportage d’info!). 

– Ne pas trop compter sur le viseur qui est vraiment très mauvais. 

– Ignorer les variations de luminosité subite de l’écran qui surviennent de manière aléatoire mais qui n’affectent pas l’image enregistrée. 

Hormis ces petites contraintes (auxquelles on s’adapte évidemment), le boitier est étonnant :

– L’intra 72mbs n’est pas encore prêt pour une utilisation courante (attendre un potentiel hack), pour le moment l’image est vraiment trop bruité.

– Le AVCHD est proche de celui du GH2 (il se peut même qu’il soit identique?). 

– Le .mov en 50mbs est donc le choix le plus pertinent à mon sens pour le moment : les couleurs sont douces et on peut pousser à 1600 ISO sans trop affecter l’image. Au-delà, le résultat n’est pas exploitable si on tient à garder une qualité de diffusion optimale (à moins d’utiliser une solution pour réduire le bruit en post-prod). 

Le .mov du GH3 corrige tous les petits défauts du GH2 : finies les bouillies de pixels dans les zones d’ombres du GH2! Fini l’omniprésence du bruit en basse lumière! Fini le vrai-faux 25P encapsulé dans du 1080i! Fini le boîtier en plastique ultra léger qui ne permet jamais de stabiliser un plan correctement quand on tient l’appareil en mains! 

Ce qui distingue le GH3 du GH2 c’est surtout la possibilité d’avoir un retour son. Avec le GH2 il était impossible de s’aventurer seul (sans preneur de son) sur un sujet documentaire. C’est désormais possible… à condition de relier l’appareil à de très bons micros. 

En définitive, le GH3 permet de faire du ‘broadcast’ et des images superbes pour un budget incroyablement peu élevé. C’est même sans aucun doute la solution la plus économique qui soit. Un GH3 + un bon micro HF (capsule SANKEN – Lavalier) + 3 optiques fixes (Noktor 12mm f/1.6, Nokton 25mm f/0.95, Canon FD 50mm f/1.4) + un bon trépied = 4000 euros environ. 

C’est bel et bien un boîtier professionnel. 

Voilà je valide à 100% toutes ces conclusions, et même si je peux confirmer que je suis un peu déçu que le cap franchi avec le GH3 ne soit pas plus convaincant c’est quand même un boitier qui permet de faire des choses exceptionnelles comte tenue de son prix

0 réponses
  1. Danin Jacques
    Danin Jacques dit :

    Emmanuel,
    J’avais la même opinion sur le GH2 quand, à l’époque (2011), je me permettais de faire une petite analyse de son utilisation lors d’une série de reportages à Katmandou. Je suivais pendant 5 semaines les enfants des rues. Conditions délicates voire extrêmes (encombrement/poids, discrétion, humidité, lumière, mobilité…).
    Conclusions : Utilisation d’optiques fixes. Pas de mouvement ou alors de très faible amplitude.
    Résultat : Un DVD comprenant : Les enfants des rues 23′
    Les casseurs de cailloux 8′
    Les « plastic-boys » 17′
    et plein d’autres choses encore non montées…
    … Le tout tourné avec un GH2 (nocturne et dans la rue) et une AG AF101(pour le reste..).
    Optiques : Voigtländer 25mm f:0.95 + Nikkor 24/70mm f:2.8 utilisé sans mouvement optique + Lumix 14/140mm (uniquement quand il faisait beau!!!).
    Entre le GH2 et le GH3 l’ergonomie est quelque peu semblable donc le maniement reste identique. Les conditions de tournage sont similaires.
    Seules peuvent intervenir les paramètres techniques.
    Le vrai problème du GH2 est le son. Quand on connait ses limites, il faut prévoir. Mes ITW ont été faite avec l’AG AF 101.
    Maintenant, quand on travaille en reportage « doc » en « live » nous pouvons accepter une image un peu bruitée. Cela fait partie d’un coefficien d’acceptation. Parfois une image trop « belle » n’est pas crédible même si l’on tend vers une qualité optimum. Mais cela reste subjectif.
    J.D.

  2. jérémy
    jérémy dit :

    bravo pour ce documentaire. J’ai beaucoup de compassion pour ces personnes en difficulté, ayant moi même connu une période similaire. Aujourd’hui j’ai une formation d’opérateur image et son et possède un gh3. J’ai tester le gh3 en condition documentaire et je doit dire que c très bien pensé pour ! surtout pour le son effectivement.
    Amicalement 😉

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