
Comme promis, je vais livrer mes premières sensations après ce test grandeur nature.
Pour commencer, sachez que comme j’en ai pris l’habitude, ce n’est pas un test scientifique comme il serait possible d’en faire mais uniquement mon appréciation du sujet. C’est subjectif, ça n’engage que moi et je ne prétend pas détenir la vérité absolue.
Ce test a été réalisé lors du tournage d’une fausse pub à Etretat pour Première Prise la société de production de Armel Nkuindji
Je tiens à remercier avant toute chose :
- Magali Cavalier de chez TRANSPACAM pour l’Alexa
- Cinélum pour la lumière.
- Romain Prouveur qui a assuré les prises de vues en RED One pendant que Matthieu était afféré sur l’Alexa.
- Les 2 super assistantes Prune Saunier-Dardant & Aurélie Temmerman.
- Benjamin Fatras et son steadycam
- Les deux électros Cédric Lemonnier & Victor Chwalczynski
- Dorothy Roffat la makup artist
- Natty notre joli modèle
- Kévin O’Brian pour le stylisme
- Olivier Héraud qui va nous pondre un petit film « Behind the scene » comme il en a le secret
- Matthieu Misiraca DOP
- Armel Nkuindji pour la prod, la réal, mais surtout la bonne idée et l’initiative de ce test
Merci à tous pour votre talent, votre énergie et votre temps passé sur ce projet.

La RED One est sortie en 2007 et c’est en 2010 que la réponse d’ARRI pointe le bout de son nez avec l’ALEXA. L’Alexa est une caméra bien née, sur laquelle on a déjà beaucoup écrit. De mon côté j’ai suivi l’histoire depuis le début avec un vif intérêt. Qui d’autre que ARRI pouvait prétendre à proposer un outil comme Alexa ? Pour moi, Alexa est une caméra qui a un positionnement intéressant, puisant ses racines dans l’image sérieuse de la grande maison ARRI, elle saura rassurer les opérateurs qui ont été quelque peut dérouté par l’arrivée de la RED, car cette société n’avait aucune antériorité et encore moins dans ce domaine ou on aime appliquer le vieil adage : « c’est dans les vieux pots … »
L’Alexa rassure donc car c’est du ARRI et c’est pas du ARRI Low Cost comme pourrait le penser certains, en effet la D21 coutant plus de 200k€ c’est un peu ce que tout le monde a pensé à la sortie de cette « petite » caméra positionnée à 45k€. Sur ce point de vue ARRI a fait preuve de bon sens, en effet, la partie a évolué, la RED One mais surtout la déferlante DSLR sont autant d’éléments qui on redistribué les cartes. Les outils de création deviennent plus accessibles mais les prix de location ne sont plus calculés comme avant. Les phénomènes de mode et la rareté font que cette Alexa, malgré un prix presque abordable est pourtant très chère à la location (environ 1000€/j)
Je l’ai déjà écrit, ce qui me plait dans cette caméra c’est la façon dont elle a de rassembler les puristes et les geeks que nous sommes autour d’un outil qui est un véritable trait d’union entre tradition et modernité.
Dans sa conception on notera donc qu’avec son enregistrement Quicktime Apple ProRes 4:4:4 c’est sans aucun doute la caméra « tapeless »qui propose le service postprod le plus immédiat. On prend la carte, on la branche dans un slot ExpressCard et on peut monter directement dans Avid Média Composer 5 / Final Cut Pro ou encore Première Pro CS5. C’est à mon avis un avantage énorme pour tout ce qui doit finir à la télévision. Pub, clip, téléfilm etc sont donc le domaine rêvé pour cette caméra. Pour la fiction cinéma c’est à mon avis dommage d’avoir sorti une caméra limitée au 2K en 2010 et c’est la raison pour laquelle la RED One va garder ma préférence. 2011 sera l’année ou Texas Instrument va lâcher son offensive 4K pour le cinéma numérique aux USA et dans le reste du monde. Au final même si la résolution ne fait pas tout, c’est quand même important. Alors oui, l’Alexa a certainement une texture d’image et un « grain » plus sexy que celui de la RED One mais prendre l’option HD /2K à l’époque ou on est reste à mon avis une petite erreur.
Par contre là ou ARRI va en décevoir certains c’est tous ceux qui ont pu râler après RED qui avait sorti une caméra pas finie … Désolé les gars, mais l’Alexa c’est pareil voir pire sur certains points. Imaginez notre surprise quand nous avons découvert qu’on ne pouvait pas relire les clips ProRes sur la caméra !
Sinon oui, le Log C est un système qui permet d’avoir une latitude exceptionnelle et on peut tenir tête à un fichier Raw R3D à l’étalonnage sans aucun souci.
Exemple de traitement sur une image extraite en TIFF et retouchée dans lightroom comme si c’était une photo.

Fichier Jpeg exporté brut d'après le ProRes

Image développée dans lightroom d'après un fichier tiff extrait du ProRes
On a en effet toute la matière et toute la dynamique nécessaire pour créer de belles images.
Mis à part les petits défauts de jeunesse et quelques abérations comme le coup de la lecture, c’est donc une caméra qui donne envie de faire de belles images.
La suite bientôt avec une présentation plus poussée en projection en salle quand on aura eu le temps de post-produire tout ça chez les Machineurs.